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Affichage des articles du juin, 2013

Le décalage (Julius Corentin Acquefacques, tome 6) - Marc Antoine Mathieu

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Marc-Antoine Mathieu a encore frappé ! Cela faisait plusieurs années que j'attendais la suite des aventures de Julius Corentin Acquefaques, après le fascinant 2,33333e dimension . Petit rappel pour ceux qui ne connaissent pas encore JCA : Julius, est un personnage-valise dans un monde en constant risque de déraillement. A l'intersection du rêve et de la réalité, JCA explore le monde et ses limites. Par des dispositifs éditoriaux délirants JCA pousse les conventions de l'objet livre, les limites de la lecture dans leurs ultimes retranchements. Ici le temps est soumis à rude épreuve. Alors que chaque aventure commence par une chute de lit, ici JCA oublie de se réveiller et l'aventure commence sans lui, avec plusieurs pages de retard. Les personnages secondaires sont alors bien embêtés : que faire, sans Julius ? Et pourquoi ne l'entendent-ils pas alors qu'il hante et commente les pages qui s’égrènent, jusqu'à rencontrer la couverture... La bande

Un léger bruit dans le moteur - Munoz, Luciani et Gaët's

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L'histoire : je suis un petit garçon et je tue des gens. Par un résumé aussi lapidaire, on comprend qu' Un léger bruit dans le moteur reprend la thématique de l'enfant comme figure du mal. Si "le jeune" est une récurrente figure de l'inquiétude depuis l’Égypte ancienne et tout au long de l'histoire jusqu'à son ultime avatar (le "jeune de banlieue"), il n'est que rarement l'incarnation du Mal à proprement parler. On trouve certaines exceptions dans plusieurs films d'horreurs/fantastique des années 70 ( Le village des damnés, L'exorciste, La malédiction... ) en y téléscopant le topos de l'ennemi intérieur (promis à une jolie postérité là ). À chaque fois, l'enfant maléfique incarne une rupture dans l’ordre du monde (du point de vue moral et/ou spirituel en fonction des orientations de l'auteur), une anomalie à combattre, guérir ou sauver. Ici rien de tout cela. Dans un hameau abandonné, qui n'est pas

Mediterranean Sundance (Friday Night in San Francisco) - Paco de Lucia, Al di Meola, John Mc Laughlin

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La seule période de ma vie où je n'ai pas lu remonte à 1995. J'étais sous les drapeaux, parmi les derniers. Bloqué, impossible de lire, rien. J'ai écouté de la musique, comme dans une bulle. Avec un baladeur à cassette . Cela semble la préhistoire. Est passé en boucle le sublime Friday Night in San Francisco du trio Paco de Lucia, Al di Meola, John Mc Laughlin. Le premier morceau Mediterranean Sundance , est un pur joyau de virtuosité jamais gratuite. Le dialogue entre les deux guitaristes est stupéfiant. Écoutez l'exaltation du public vers 10:40 après un pic ahurissant de perfection sonore. D'abord la version disque, la plus belle à mon sens. Puis une version filmée (son et image assez mauvais, mais regardez les mains !), avec quelques légères variations par rapport à la précédente. Je n'ai tenu dans ce monde de brutes que grâce à cette musique qui permet d'avoir encore foi en l'homme. À écouter et réécouter les jours de