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Affichage des articles du mai, 2012

Maus et MetaMaus - Art Spiegelman

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En 1991 parait le premier tome du diptyque Maus . Art Spiegelman y racontait l'histoire de ses parents, juifs polonais ayant survécu aux camps de la mort. Il traitait de leur histoire, et de son histoire, lui qui est né dans les années 1950 en Suède. Dans cette œuvre magistrale, il racontait aussi l'impossibilité de tenir une place à côté d'un frère disparu et jamais connu, à proximité d'un père "impossible" et d'une mère suicidée à la fin des années 1960. S'appropriant comme jamais avant lui le médium BD pour raconter cette histoire, son histoire, unique et cependant universelle, Art Spiegelman crée un chef d'œuvre narratif, dont le seul risque est de paraitre indépassable. Maus est la seule bande dessinée à recevoir le prix Pulitzer. Indépassable pour les lecteurs mais aussi, peut-être, pour lui en tant que créateur, au risque de n'être que le créateur de Maus (ce qui n'est pas rien !) et de voir toute sa production ultérieure me

Sobibor - Jean Molla

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  L'histoire : Emma a 17 ans. Pas vraiment le bel âge. Sa grand-mère adorée, sa mamouschka vient de mourir, son père est un taiseux et sa mère d'une superficialité insupportable. Cette grand-mère si proche d'elle, sa confidente, et qui pourtant n'avait rien voulu lui dire lorsque, s'assoupissant, elle avait crié cette phrase énigmatique :   « Jacques, je ne veux plus rester ici […] sais-tu seulement son nom ? Moi je le sais. Elle s’appelait Eva… Eva Hirschbaum […] Emmène-moi loin de Sobibor ! » Emma avait alors compris que sa grand-mère lui celait une partie de son passé en lui mentant, mensonge qu’elle emporte dans la tombe. Emma se fait vomir. De crises d’anorexie en crises de boulimie, d’abandon de l’école en vols à l’étalage, de tentatives de suicides en hospitalisations forcées, Emma va peu à peu perdre pied, hantée par la découverte de ce que fut Sobibor et de quelque chose qui se joue à son insu. Dans les vêtements de sa grand-mère, elle trouve l

Le cycle d'Hypérion - Dan Simmons

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L'histoire : les Extros, cette branche de l'humanité qui a décidé de muter et qui est en guerre contre le reste du monde, attaque Hypérion. En même temps, les Tombeaux du Temps, ces artefacts d'une civilisation inconnue qui semblent reculer dans le temps, sont sur le point de s'ouvrir sur Hypérion. Alors, le Gritche, ce monstre incontrôlable bardé d'épines, se répandra partout dans le Retz, puis dévastera toute la population. Pendant que les croiseurs de la Force se rendent en direction d'Hypérion pour combattre les Extros et évacuer la population, Meina Gladstone, la présidente du Retz, mandate sept pèlerins pour se rendre sur Hypérion et effectuer le pèlerinage que réclame l'église gritchèque. Un seul en sortira vivant et verra son vœu exaucé, les autres subiront l'arbre de douleur qui accompagne le Gritche. Mais pourquoi ces sept pèlerins ? Qu'ont-ils en commun, eux qui ne se connaissent pas ? Alors qu'ils font face à une mort qu

Le cycle de Fondation - Isaac Asimov

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L'histoire : Hari Seldon va mourir, mais avant cela il doit passer en procès. Car il a dit ce qu'il ne fallait pas dire. En créant la psychohistoire, une science statistique qui permet de déterminer les grandes lignes de probabilité de l'avenir, Hari Seldon a prévu l'effondrement imminent de l'empire galactique et 30 000 ans de barbarie. Et cela est insupportable à entendre, et à laisser dire, pour l'empire, qui se sait rongé de l'intérieur... Mais le pire pourrait être évité si une Fondation, rassemblant tous les savoirs du monde, une encyclopédie galactique, est constituée sur une petite planète oubliée et dont pourra émerger la renaissance d'une civilisation en seulement mille ans... Le pitch de Fondation est un pur bonheur. En quelques années (au début des années 40), Isaac Asimov rédige huit textes qui racontent l'histoire de la Fondation. Ces textes sont des novellas, c'est-à-dire le format de l'époque pour les textes de SF

Bienvenue à boboland - Dupuy et Berbérian

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  Aujourd'hui, une lecture plus anodine. Encore que. Pris au hasard à la médiathèque le tome 1 de Bienvenue à boboland de Dupuy et Berbérian. Des deux j'avais déjà lu, sans déplaisir mais sans passion non plus, la série des Monsieur Jean . Ils croquent une série de portraits d'une dizaine de personnages récurrents que l'on voit ci-contre. Tous des bobos (sauf le SDF au centre, et pour cause). Tous les stéréotypes, les phrases ridicules, le mépris d'autrui, la suffisance et la fatuité érigés en règles de vie. Hautain, méchant, méprisant, médiocre, abruti, crétin, arrogant, ridicule... le trait est cruel, mais souvent juste, envers les bobos. Et le rire est grinçant, très grinçant. Si j'applaudis la justesse du regard, la plume acérée et la pertinence de l'analyse des situations (ignorance crasse de la misère autour de soi, réduite à un faire-valoir d'une bonne conscience épisodique ; impayable cross-booking !, etc.), une vraie gêne est finalement

Two lovers - James Gray

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  L'histoire : Léonard (Joaquin Phoenix, impec' comme d'habitude) vit avec ses parents qui tiennent une petite blanchisserie à New York. Léonard a tenté de se suicider à la suite d'un chagrin amoureux et ses parents (Moni Moshonov, habitué de James Gray, et Isabella Rossellini) le surprotègent. Ils vont bientôt vendre la blanchisserie et organisent un repas avec les nouveaux propriétaires et leur fille (Vinessa Shaw, superbe et qui arrive presque à nous faire croire qu'elle pourrait être quelconque). Ça sent le repas traquenard pour faire se rencontrer ces deux adultes célibataires. En fait c'est elle qui voulait le rencontrer. Ils commencent à se voir régulièrement, mais une nouvelle voisine vient d’emménager, Michelle (Gwyneth Paltrow), qui attire Léonard, irrésistiblement. L'histoire est banale. Un homme blessé, malheureux, et la vie qui continue. Sans l'avoir cherché, il rencontre deux femmes aussi différentes l'une que l'autre. La brun