Telegraph Road - Dire Straits


Bon, ce n'est pas ici que vous écouterez des chansons courtes (et récentes).

J'allais intituler ce billet "la meilleure chanson du monde", mais cela aurait fait peut-être un peu racoleur, non ? Pourtant...
Alors je sais, ça ne date pas d'hier, puisque l'album est de 1982. Je ne vais pas refaire l'histoire du groupe, on la trouve partout.
Cependant, quelques points à savoir avant d'entrer dans ce morceau sublime (n'ayons pas peur des mots).
Mark Knopfler est un "guitar hero" des années 80 (comme Éric Clapton, Carlos Santana ou John Mac Laughlin), mais son plus grand regret est que le virtuose de la guitare éclipse le parolier.


Cette chanson raconte l'histoire de pionniers, l'histoire de leur cité, de sa fondation jusqu'à la débâcle des années de crise. Et puis, le narrateur, un homme perdu, perdu dans cette vie, entre embouteillages et histoire d'amour à la dérive.
Le sifflement du début et la chute musicale qui suit, renvoient clairement à l'origine du monde (Stanley Kubrick a fait de même dans les premiers instants de 2001, l'odyssée de l'espace). La progression crescendo de tout le morceau est à l'image de la civilisation humaine, pulsions et convulsions, entre échappées extatiques de la guitare en solo et moments d'apaisement... Et puis, alors que le désespoir semble l'emporter, le final de plus de cinq minutes emporte tout dans une rage libératrice.

Rares sont les paroliers qui racontent de vraies histoires dans le temps court d'une chanson, Mark Knopfler l'érige en règle. Telegraph Road est un récit mythique, celui de l'histoire de l'humanité du premier homme à la chute de la civilisation industrielle, de la tragédie d'un homme comme les autres dans le mouvement de l'histoire. Telegraph Road c'est toute l'histoire du monde.

Telegraph Road c'est là où les guitares chantent comme les hommes pleurent.




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