Les livres qui m'ont dégouté de leur auteur

Ben oui, ça arrive.
Des fois on croise un livre et ce n'est tout simplement pas possible.
Soit le livre me déçoit du fait de mes attentes, soit l'auteur est trop roublard, soit la 4e de couv' est malhonnête (on ne dira jamais assez le mal que peut faire une 4e ratée...), soit..., soit... les raisons sont nombreuses, mais suffisamment fortes pour m'interdire la possibilité même de réessayer de lire un autre ouvrage de l'auteur.
Je vous le dis DÉ-GOU-TÉ.

Ce qui peut être idiot car un auteur peut se rater sur un ouvrage et en écrire d'autres très bon, mais bon c'est comme ça...

Petit florilège en forme de détestation...


- Ken Follett, La marque de Windfield.
J'avais tellement aimé les Piliers de la terre que j'ai tenu les au moins 500 pages de ce navet pseudo-victorien en attendant, non pas Godot, mais de sortir du salmigondis sentimentalo-niais qui irrigue ce pavé. Mais ce qui gène le plus, c'est que ce qui lie les deux méchants ne tient pas, donc le reste non plus...

- Guillaume Musso, Seras-tu là ?
Oui, j'ai lu un Guillaume Musso.
Oui, je l'ai lu sans a priori, le cœur ouvert.
Parce que justement le chœur des critiques unanimes sur le duo Levy-Musso a l'arrière-goût (et, à bien y réfléchir, l'avant aussi) de jalousie de la réussite mâtinée de mépris intellectualiste (il n'y qu'une chose que je méprise autant que l'anti-intellectualisme c'est la condescendance des intellectuels envers ce qui ne ressort pas de leur petit monde). Bref j'y suis allé, avec curiosité. Mais là, non, après lecture, ce n'est juste pas possible.
En plus, il écrit la seule scène d'amour du livre comme une partie de catch, non, vraiment non... (je sais c'est dur à écrire les scènes de sexe/amour, non, pas de jeux de mots). Quel dommage avec un sujet pareil... Pour le coup, je lui préfère largement M Levy, qui n'a donc pas sa place ici, même si dans les faits je n'en ai lu qu'un...





- Gene Wolfe, La cinquième tête de Cerbère.
Je ne sais plus où j'ai trouvé la référence de ce bouquin comme faisant partie des incontournables de la SF (j'imagine dans le Passeport pour les étoiles, mais je n'en suis pas sûr). Je lui ai laissé sa chance jusqu'à la dernière page que j'ai refermé en me disant: non c'est pas vrai, pas tout ça pour ça ? Trois histoires, trois nouvelles qui sont censées former une unité, le tout farci de rêves, pour mettre de l'incompréhensible-qui-a-du-sens-mais-que-l'on-ne-peut-pas-comprendre-au-premier-abord : ce livre m'a fait comprendre que je déteste les récits de rêve, cela m'ennuie profondément, car il y a le plus souvent une malhonnêteté envers le lecteur dans le récit de rêve... (on peut toujours se cacher derrière le rêve pour expliquer tout et n'importe quoi, le plus souvent n'importe quoi).
J'ai tellement détesté que je me suis même débarrassé de l'ouvrage, et pourtant avec la couverture de Siudmak, c'est dire...



- William Gibson, Neuromancien.
Il parait que c'est un style. Il parait... mais au bout de la cent trente sixième page, je me suis rendu compte que je ne comprenais plus rien depuis plus de cinquante pages...









- Jean-Christophe Grangé, La ligne noire.
Je n'avais rien lu du monsieur, mais le film de Kassovitz (Les rivières pourpres) m'avait dégouté du film de sérial-killer. Je ne peux plus en voir un depuis que j'ai regardé le générique de ce film, d'ailleurs pas terrible. L'empire des Loups était un bon navet (avec un Jean Reno en voie de christophelambertisation), et depuis j'avais commencé avec Le concile de Pierre qui était basé sur une bonne idée mais dont la fin était ridicule. Bref, je recommence avec La ligne noire (une ligne parcours le globe, une ligne semée de cadavres, sur un certain parallèle, c'est ce que nous promet la 4e de couv., il y avait quelque chose de pas mal de possible). Et tout ça pour un banal sérial-killer, bien gore, bien barré, mais un roman dont l'originalité est nulle et dont le twist final est tout simplement malhonnête avec le lecteur.



- un titre de Agatha Christie, dont je ne me rappelle plus, lu il y a plus de vingt ans.
Je ne supporte plus ses romans depuis que j'ai compris, à l'âge de 12 ans, au bout du deux ou troisième bouquin, que le lecteur n'avait aucun moyen de découvrir la solution du meurtre. La vieille dame sortait une explication telle un deus ex machina par la bouche de l'insupportable Poirot, résolution introuvable pour le lecteur, le plus sagace soit-il. Pas de temps à perdre avec ça.




- Robert Charles Wilson, Darwinia.
Alors tout le petit monde de la SFFF encense le monsieur, notamment depuis qu'il a permis à Lune d'encres chez Denoël de se refaire une santé avec Spin il y a deux ans. Sauf que je me suis tellement ennuyé avec Darwinia, qu'il se lira encore quelques livres avant que je ressaie du Wilson. Un continent créé en une nuit, des références à Lovecraft, cela aurait pu être passionnant, ce fut laborieux et assez vain. Ou alors je suis passé à côté. J'ai dû passer à côté, on va dire ça...




 - Marcel Pagnol, La gloire de mon père et Henri Bosco, L'enfant et la rivière.
Mention spéciale éducation nationale. Ces deux titres étudiés en lecture suivis deux fois chacun à l'école primaire. J'en ai encore des spasmes... Suivis par La neige en deuil et Malataverne de Troyat et Clavel au collège. Même punition, mêmes effets, j'en ai encore des boutons. Et puis c'est vrai que ce sont des livres passionnants pour des gamins de 8 à 12 ans. C'est pas comme si Roald Dahl n'avait pas déjà publié ses livres à l'époque, ou encore Philippe Ebly... Je dis ça je dis rien...








- Le seigneur des anneaux de Tolkien.
Bah oui, en fait je trouve que les films sont supérieurs aux livres dont la traduction doit être désormais bien à reprendre. Et puis, la poésie elfe me lasse vite au bout de quelques vers... Alors l'idée de rouvrir un autre livre rempli de généalogies imaginaires, de poésies elfes ainsi que d’anecdotes dont on m'assure qu'elles sont totalement compatibles avec tel et tel autre livre obscur du même auteur (tout est cohérent, c'est l’œuvre d'une vie, telle anecdote qui n'apporte rien à l'histoire recoupe tel aspect dans des livres posthumes de l'auteur, franchement ça ne me suffit pas) et me laisse somme toute assez froid...
Peter Jackson a fait ce que Tolkien n'a pas su faire. Il a coupé.






- Vingt milles lieux sous les mers de Jules Verne.
Parce que, au bout d'un moment, les listes des ordres, sous-ordres et espèces de poissons sur plusieurs pages, ça lasse...




 


- un bon quart de la SF antérieures aux années 80, parce qu'elle est passée entre les mains d'un traducteur incompétent dont je tairai le nom. Dans la traduction pourtant pas si ancienne qu'il a fait d'une nouvelle de Dan Simmons, on a l'impression de lire du google traduction... Il faut savoir prendre sa retraite...

Commentaires

  1. Ah bah mince mon neveu, j'ai beaucoup ri en te lisant. tu dois être mon neveu au moins, forcément nous sommes du même sang tout à moins de la même obédience. J'ai détesté neuromancien.. je crois que j'ai refusé pendant des années de lire du cyberpunk à cause de ce bouquin sordide et incompréhensible. Je n'ai jamais dépassé le premier volume du Seigneurs des Anneaux. C'est chian
    t, il n'y a pas d'autres mots.
    Je ne connais pas a Christie, tout simplement car je n'aime pas les policiers. Grangé je me deamndais si c'était bien, j'en vois souvent sur les brocantes, je vais éviter ce titre au moins lol. Ken Follet itou.

    Par contre les autres - Pagnol, Gionot etc j'ai découvert beaucoup plus tard, et je me demande quand on est jeune, si ce n'est pas parce que le style est rasoir, vieillot. Si les enjeux ne sont pas ceux du monde actuel. Car j'ai apprécié ces lectures maintenant, mais sûr qu'elle ne m'aurait pas convenu entre 10 et 17 ans. aujourd'hui j'apprécie justement les descriptions des lieux et des mœurs révolues. J'avais commencé mon blog un peu sur ce thème là. Clavel jamais lu.
    très sympa ton blog

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  2. Hi hi, merci de ton commentaire, je me sens moins seul, mon oncle. Ouups, j'avais oublié Giono ! Quant à Clavel, j'ai grandi dans le Jura (dont il est originaire) c'est un peu une lecture inévitable (on ne dira jamais assez la malédiction que constitue un écrivain local pour les jeunes...). Justement je prépare un billet sur l'évolution des goûts de lecture et je caresse l'idée d'aborder ce qui me reste à mes yeux le Léviathan des lectures impossibles, la terreur cachée des lectures imposées, j'ai nommé l'Ane Culotte de Henri Bosco, la suite de l'Enfant et la rivière. Oui, ça, c'est du vice.
    Raaah, non, je ne suis pas prêt... C'est trop dur...

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