Déplis - Claude Darbellay

Nouvelle participation à Masse Critique, que les éditions Infolio et Babélio soient ici remerciés.

4e de couverture : Une jeune femme retrouve le journal intime qu’elle écrivait à ses seize ans. Elle découvre ce qu’elle avait vécu alors sans le comprendre. Une terrible histoire, de violences et d’abus. Celle lecture change sa vie. Elle décide qu’on n’en restera pas là.
Elle cherche à se réinventer, à gagner une nouvelle liberté pour elle et sa fille qui fêtera bientôt son seizième anniversaire. Et puis, pourquoi ceux qui lui ont fait du mal devraient s’en sortir indemnes?
Le mot «déplis» n’existe pas dans le dictionnaire. Il appartient à chacun d’inventer sa vie et les mots pour la dire.

Déplis est un court texte en deux parties.
La première est le journal intime retrouvé. Celui que l'héroïne retrouve et que nous (re)lisons avec elle. Nous partageons sa stupéfaction à découvrir comment sa mère l'a quasiment prostituée et que son père a feint de l'ignorer. La deuxième partie ne voit pas la vie d'Alissia s'améliorer, mal mariée à un salaud.
Jusqu'à l'illumination : les fantômes n'étaient dangereux que si on les laissait nous effrayer.
Alissia réagit alors, car il n'y a pas de raison que lesdits salauds s'en sortent.
Déplis est l'histoire d'une vengeance. En 137 pages. Et en fait c'est un peu là le problème. Le texte est trop court pour ne pas être expéditif. Alors c'est sûr, le personnage de la mère est bien décrit, mère maquerelle que l'on adore détester. Mais Alissia, son père, sa fille, Miguel, Jacques sont un peu ectoplasmiques.
Les vengeances sont bien trouvées, mais à peine décrites et déjà expédiées. Et on comprend alors que tout est allé trop vite et que le texte de Claude Darbellay s'il est bien troussé, manque un peu de chair. La tension n'a pas vraiment pas le temps de monter. Il souffre de la comparaison avec deux autres grands thrillers auquel il emprunte les ressorts narratifs : Les apparences de Gillian Flynn avec le journal intime comme grande scène expositive et Alex de Pierre Lemaitre où une vengeance se donne à voir en révélant progressivement les outrages premiers. Malheureusement Gillian Flynn et Pierre Lemaitre prenaient le temps de construire des intrigues charpentées, roublardes et totalement immersives. La complexité des personnages est ici totalement sacrifiée. La brièveté du texte de C Darbellay le prive des moyens déployés par ces deux grands maîtres.
Dommage.

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