La lune était noire - Michael Connelly

On avait laissé Bosch aux affres de la psychanalyse (Le dernier coyotte). Il repartit ensuite sur une enquête banale, mais bien menée (Le cadavre dans la Rolls). Elle le fit voyager à Las Vegas. Et là, on se dit que Connelly est pris de remords de n'avoir fait qu'effleurer le potentiel narratif de la ville de Bugsy Siegel.

La lune noire, c'est le moment où elle passe entre deux signes astrologiques. C'est le moment du grain de sable. Celui où le malheur arrive.

L'histoire : Cassie Black est en liberté conditionnelle après 6 ans de prison pour le cambriolage d'un casino. Max y était mort.
Alors Cassie se tient à carreau et surveille sa fille, de loin. Celle qu'elle a eu de Max, en prison, et qui ne sait pas qu'elle a été adoptée. Mais ses parents adoptifs organisent leur déménagement en Europe. Cassie est alors obligée de replonger pour pouvoir fuir, avec elle. Et la première affaire que lui propose Léo, le frère de Max, la renvoie directement au Cléopâtre, le casino qui l'a fait tomber, elle en prison et Max depuis la fenêtre de la suite 2001.


La lune était noire est un ovni dans la production de Michael Connelly. C'est un des rares one shoot (hors série, il y aura également Darling Lilly), le personnage principal est une femme et n'est pas du côté de la loi.
Pourtant c'est, à mon sens, un des textes les plus intéressants, plus riche psychologiquement que les Bosch, Haller et autres Mc Caleb. La tension qui anime Cassie est plus travaillée que celle de ses homologues masculins, menée quasiment jusqu'à son point de rupture dans la scène finale, alors que Bosch est a peu près toujours le même dans toutes ses enquêtes, finalement. Jusqu'à devenir un ectoplasme dans les derniers opus.
On appréciera également une architecture narrative assez bien trouvée. On suit d'abord Cassie, contrainte de retourner au Cléopâtre et de réaliser son coup. Puis le casse est reconstitué par Jack Karch, enquêteur du casino avec un cadavre sur les bras, celui de la cible de Cassie. Et nous, on le sait bien que Cassie ne l'a pas tué, le gros flambeur avec sa mallette menottée à la main. Que s'est-il passé entre la première et la deuxième partie ?

La lune était noire est polar très bien mené et dont on s'étonne qu'il n'ait toujours pas fait l'objet d'une adaptation ciné.

A noter, depuis Créance de sang, Jean Esch n'est plus le traducteur des ouvrages de Connelly. On ne peut que le regretter.

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