L'assassin royal - Robin Hobb


L'assassin royal est un puits sans fond.

FitzChevalerie est le bâtard du roi-servant Chevalerie. Son grand-père, le roi Subtil, en fait un assassin, l'homme au service de la diplomatie parallèle du trône Loinvoyant.
Mais, en attendant de grandir, il est confié à Burrich, l'homme en charge des écuries du château. Il y découvrira qu'il a le Vif, magie de l'appariement à un animal (qui n'est pas sans faire penser à la relation entretenue avec le daemon dans A la croisée des mondes de Philip Pullman). Magie honteuse qu'il lui faut cacher alors qu'il se lie avec Fouinot un jeune chien des écuries... 
Et en même temps, il semble que l'Art, magie héréditaire des Loinvoyant (qui s'apparente à de la télépathie et à de l'influence à distance) vibre en lui.
Chevalerie, son père, doit abdiquer avant même de régner, et c'est Vérité qui se prépare au trône pendant que leur demi-frère, Royal -qui déteste Fitz, enrage de ne pouvoir prendre leu place.
Intrigues, complots, et meurtres, Fitz apprend son métier auprès de son grand-oncle Umbre, autre bâtard royal. Dans le royaume des Six-Duchés, les tensions entre les littoraux et le centre des terres sont fortes depuis que les pirates rouges saccagent les côtes en réduisant les populations au statut de "zombies" sans âme ni émotions, les forgisés... Pendant ce temps, Vérité envoie Fitz préparer son mariage dans les royaumes montagnards alors que les Pirates rouges intensifient leurs attaques, que les forgisés dévastent le pays, que l'antagonisme de Royal se fait chaque jour plus fort et que Subtil s'affaiblit progressivement...

Rendre compte de l'incroyable densité des nœuds narratifs que tisse Robin Hobb est une tâche impossible.
On n'a pas encore parlé du Fou, personnage central de l'histoire, ni de Molly, ni d’Oeil-de-Nuit ou encore de Kettricken...

Robin Hobb crée une oeuvre totale, quasi fractale dont les tiroirs semblent sans fonds. Fresque s'étalant sur des milliers de pages, plusieurs pays, L'assassin royal décrit un monde dont on ne découvrira jamais tous les ressorts, tout en restant au plus près de l'intime de son héros. D'une solitude infinie, on s'attache comme à un frère au jeune garçon puis à l'homme fait, pris dans les enjeux psychanalytiques et affectifs qui enserrent la vie de tout être humain. L'assassin royal propose une réflexion sur le pouvoir, le destin, et le prix de l'engagement envers autrui et surtout, soi-même.

C'est bien simple, servie par une traduction impeccable, L'assassin royal, est une très grande saga, sinon un chef d'oeuvre.

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